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EP

by Tromblon

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1.
Par dessus les ondes d'un vieux phonographe, Nous chanterons la gifle et le coup de poing, L'insomnie fiévreuse qui crépite au coin des flammes. Poursuivre ce cheval qui court sur la mitraille, Les belles idées qui tuent, Engendrent la menace qui file au gré des rails, Le soleil serti de plomb, Leur peur ressentie au front, La gueule ouverte, remplie de rien, Les jambes inertes, pauvre vaurien. Si on avale la poudre pour cracher la poussière, Dégueule l'asphalte pendant qu'un tiers enrage, Notre nom finira enterré en bas de page, De l'encre baveuse en guise de crache-misère. Nous pleurons le sang qui tache leurs mains, Pendant qu'ils festoieront comme des gredins. Tout vœu s'exprime en temps de guerre par un salut militaire. Toutes nos prières s'exercent par terre, entre le sang et la chair.
2.
Considère un instant la triste mine de nos lignes, De nos silhouettes en bois de saule taillées à la serpe. Tout ce temps passé, À nager, dans la craie, Sous ces oliviers, qui sentent l'échafaud, La gorge nouée, dans un étau, Le souffle coupé par la baïonnette Gilette. Un galon d'or porté à la casquette, Comme un trophée qui sent l'essence de fosse, Le passeur reste synonyme de charogne, Lorsqu'on est de la race des déshérités. La plume s'élève et s'abat comme marteau, Arquebuse silencieuse qui transperce les agglos, Des sillons creusés à même la face, Sous les fracture cutanées les passions s'effacent. Danse comme le globe du bilboquet du diable, À se jeter, se rejeter dans la mêlée. Quitte à supporter le burin des trépanés, Mieux vaut passer commande au comptoir Lazare. On peut bien aboyer à s'en décrocher la mâchoire, Le grand rouleau n'en finira jamais de distribuer, Des éclats d'injustice à trancher la jugulaire, Nos vieux os finiront en poussière. On crève d’espérer jour après jour, On crève d’espérer cousine morphine, On crève d’espérer le repas des vautours, On crève, on crève, on crève...
3.
Sondez mes plaies, sondez mes plaies, Le corps fané par le temps et l'épreuve, Le vrai des tranchées se déroule en interne, Dans les coutures d'un homme de l'âge de fer. Commence le décompte, sans entrée ni terme, L'acte sadique qui sent bon les anémones, Dans le clos naufrageur où l'hubris nous enferme, Quand apparaît, ardent, le boucher des sept couronnes. Sondez mon âme, sondez mon âme, La vapeur s’évade, volutes de pulsions desséchées, Si les contes nous vantent encore ce précieux sésame, La pierre finit toujours par enfoncer le papier. Regarde peu à peu les murs tomber, Les derniers haillons de la grande putain, Encore vierge de nos faux-semblants, Seuls les poissons morts suivent le courant.
4.
Spit in my throat, And let the lie begin, Half-ghost and half-human being, You will cross my fogged tongue. Ces vers en cage, vendus de la terre, Voués à bouffer du divin, Idole de bois à jamais inachevée, Moins considérée qu'un chien. Réveille-toi, l'ami des soupirs, À la caresse du chant des mauvaises santés, Qui murmurent en cadence des odeurs de sainteté, Les paroles nacrées que transportent les souvenirs. Prostré dans la boue, caméléon sur une étoffe camouflage, En arlequin aux couleurs mates et aux iris décolorés, On brandira des pinceaux, et de l'encre de métal liquide. Et à travers ces corps étrangers, séraphiques et vaporeux, En proie à une obsession panique, Sur les murs de la ville, j'écrirai ton nom : Cannibalité.
5.
Ces derniers matins, j'ai souhaité la corde, mais pas la mienne. Qu'est-ce qu'un égoïste ? C'est un homme qui ne pense pas à moi. Aller droit dans le mur, à front renversé. Être dans la merde, et s'y embourber. Dernière ampoule pour soulager, Des plaies béantes en palimpseste, Ne penser qu'à survivre à mon temps, Maintenant-trépas est devenu constant. Dans le berceau des souvenirs, Les cauchemars rongent le corail, Et l'écume débardée de mes poumons, Suffoque au rythme de nos palpitations. La valse de la Belle forge sa ronde, Les ruines s'esquissent à l'envol des colombes, Volent et tournoient, crachez votre ombre, Le fardeau trop lourd à l'âme vagabonde. Les feuilles sont mortes et enterrées, Nos mains blafardes, sida consumé, Crache l'étincelle des brûleurs de chairs, L'Histoire n'est qu'un compte éphémère.

credits

released August 21, 2014

Recorded, mixed & mastered by Gaël Hallier at Le Petit Village Studio, Saint-Lô.
lepetitvillagestudio.com
www.facebook.com/lepetitvillagestudio

Graphic design by Camille Blanchemain.
camille(dot)blanchemain@gmail.com
www.behance.net/camilleblanchemain
www.instagram.com/blanche.main

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Tromblon Caen, France

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