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Je me fiche d'​ê​tre Fran​ç​ais

by Tromblon

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1.
Adieu la vie 05:06
Désertés, Désolés, Accablés, Froids d'espoir, mais Balafrés, Balayés, Laminés, Fiers d'être traîtres à la nation. Nous sommes les traîtres de la nation, Ceci n'est pas notre guerre. À notre joyeuse aliénation, Qui broie nos voix dans ses serres. L'aurore en ligne de mire, Abeilles et enclumes pleuvent. Promettent d'ores et déjà des veuves, Reines de plomb d'un empire. Ancrée dans cet angoissant effort, Une main sublime qui m'effleure, S'abandonne aux ravines carnivores, Car les barbelés n'ont pas de cœur. Et à ceux que l'espoir déshonore, Qui vivent leur âme, en bandoulière, On leur répond : « si tes potes crèvent, C'est parce que dieu est mort ». Loin des fleuves impassibles, Traînent les enfants infidèles, Chérubins de la patrie, Tous fils et filles sous curatelle. Pleure-t-on réellement si les larmes ne coulent pas ? Lavera-t-on de nos gueules le conflit forcé, et, avec lui, notre innocence ? Comme le papillon se voit figé, La lumière venant l'épingler. Les éclairs n'allument que du vide, On se crève les yeux à chercher notre chemin. À choisir ce qui tombe le plus, La flotte ou les obus. La pluie fait cascade, piquante d’aiguilles, Nous transperce, nous cloue au sol. Les voix montent de la fange, Des bulles dans une flaque croupie. Les frères barbotent, ils sont des mares saumâtres, Mieux vaut ne pas tomber. Lambeaux d'escouades sans boussole, Perdus comme un arbre en automne.
2.
Que reste-t-il de notre amour, Une fois les artifices brûlés ? On essaie d'être heureux, Mais qui est assez bête pour briller, pour s'acharner ? Combien sommes-nous, à subir chaque jour sans passion ? Une lueur dans le soir. Nous sommes les ferrailleurs d’espoir. La vie n'est pas trop courte, c'est nous qui la perdons. On tourne en rond, on trinque à nos exactions. Une génération fauchée dans la fleur de l'âge, Car la miséricorde n'est pas pour les modernes, Et qui se soucie d'être juste, dans ce monde de merde ? Toujours facile de briller, Aux côtés d'un astre mort, On a tous des têtes de morts ! Face à l'odeur uniforme de la majorité, Le froid transforme l'homme dépouillé en fantôme. Jugés, en évadés permanents, Nous avons le moral à la rue.
3.
J'abdique mes illusions sur le sein de la République, Les jambes n'avancent plus, quand la tête n'est plus là. Ne reste plus qu'à compter les gouttes. Au pire, à ce qu'on dit : « une guerre ça purifie ». Si besoin, nous serons les fusillés pour l'exemple. Quand j'embrasserai Rosalie, pour la dernière fois, Ma mine enfin désarmée provoquera des jaloux. Allons à l'étripade, trouvons le sens du sacrifice, Après tout, solitaire, on crève dans l'indifférence, Mais gardons en têtes qu’il y a moins de chefs que d’esclaves. Guerre à la guerre, à bas la vie ! Nous, pauvres enfants de mutins. La drache comme seul abreuvoir, Percutés, le coma dans la mâchoire. Les fusils pointés en faisceaux, à vomir la rata. Pas une once de pitié à l'égard de la crainte, Nos complaintes retentissent, résonnent sous nos bardas. Si parler c'est exagérer, quelle armée avons-nous ? Une nuit sans étoiles, un brouillard opaque à rendre plus sombre. Nos trombines criblées.
4.
La rue s'éventre, elle est prête à cracher sa haine. Vomir la bile, puisqu'au final, c’est ce qu’il nous reste ! Nous sommes le peuple né pour un petit pain, Une guerre du capital qui rationne à coup de miette. Sous un ciel d'humeur morose, La mine terne et grisée, Un volcan sous champ de rose, L'avenir s'est brisé. De reliefs en reflets, Surgit l'ombre d'un cauchemar. Où trouver la saveur, dans un monde rempli, Trinquant à l'amertume des regrets. Un terreux dans un terrier de chaînes. Une souris sous un puzzle de fiel. Un poison dans un écrin de laine. Donnez-nous une bonne raison de vivre, Le cœur, lui aussi, a son paludisme.
5.
Nous sommes les pouilleux, Nos plaies perlent sous la lune, Nous sommes dispensaires, D'épreuves et de vécu, Et là, au fond du trou, Gouffre d'amitiés percées, Des morts, des monstres, Que l'amour tente de racheter.
6.
Entrez dans la danse, Enfants d'une seule espérance. Les entraves, ça se monnaye, Tous pressés que la tombe paye. Déchets, pourris, Crevures nanties, La haine nourrit, Nous sommes affamés, ne répondons plus aux sifflets, De ceux qui pendent les éclopés. Finie la disette, Finis les mutilés. Fini de se planquer, soulagés, Sous la voûte dégagée. Brisons ces gardiens de fourrière, Le courage d'un rat sous terre. La fatalité, ça n'existe pas mon gars, Chialer derrière ses idées, penser à demain comme pareil, Les pieds dans l'hier, la gueule dans les mains, Les vagues à l'âme sonnent en vibrato. Ces vives raccros, parlons-en seulement, Qui nous étrillent, nous giflent, sous la mire des géants. La fatalité, ça n'existe pas ? Va dire ça au diable, caché dans nos travers. La marée rouge s'écoule de nos poches en gouttières, Qui rendent aux mères des enfants sous trépas. La fatalité, ça n'existe pas mon gars, Ce cœur que l'on fond, que l'on cache sous les draps, Ça ne tient qu'à nous de le porter en trophée, Ça ne tient qu'à toi, de battues en levées. Rendez-moi mon honneur, Tombons les mouchoirs, remplis de pisse, Foutons-les dans la gueule de nos pères, Un béguin aux allures de cimetière.
7.
Même si la chute semble sans fond, Les corps restent debout. L'histoire n'est jamais terminée, Ses lignes s'étiolent en graviers. Va gueuler, Va broyer, Sérénade d'un barde dépité. Écrasés par la grouillante marche du monde. La grouillante marche du monde. À bout de souffle, Carnivore prédaté, L'énergie d'un trotteur enlisé. Au fil des coups du sort, On casse, on force, l'écorce, d'efforts. Carnivore prédaté, L'énergie d'un trotteur enlisé. Au fil des coups du sort, On casse, on force, l'écorce, des forts. Hauts les porcs, Bas les crasses, De rancœurs, En coups de masse. La peine remboursée, à grands renforts d'oscars miragés. Sous nos remparts, nos montagnes sont ébréchées. L'échec, c'est comme une habitude, Qui colle à la peau, rassemble ses apôtres. Malgré les tables rases, Pour toujours on se revendiquera, Traîtres à la nation, Nassés à chaque coin de rue, Comme la vermine, la canaille qui s'évertue. Le pouvoir on l'emmerde, On le maraude, on l'enterre. Désertés, Désolés, Accablés, Froids d'espoir, mais Balafrés, Balayés, Laminés, Gangrénés. Pour les traîtres, les pourceaux et les balochards, J'ai conçu bien pire qu'une effroyable haine. Quand quelqu'un bouge les immobiles disent qu'il fuit, Mais l'exil se justifie quand on ne s'est jamais senti chez soi. Vive la France qu'ils disent, quelle drôle d'idée, Ma terre de plaisirs, de rencontres, on ne peut pas la nommer. Chaque jour qui s'annonce trépasse, laisse entrevoir des naufrages, À cause des frontières, méprisables barricades. Alors je prends tout doucement les hommes, comme ils sont, J'accoutume mon âme à souffrir ce qu'ils font. Le meilleur, je peux le dire, l'aboyer, même y croire, Mais le désarroi va trop vite à me rayer la voix. Ce qu'ils appellent mutinerie, on préfère l'appeler devoir, C'est un brasero qui luit, une étincelle dans le noir. Pourtant la révolte, ses adeptes en pagaille, Sont alignés, groin sur la plinthe, menés aux abattoirs. J'avais un paquet de rêves, je sais même plus combien, Mais les étoiles filantes s'écrasent, et il n'en reste rien. L'adieu à la vie, D'une carapace sertie, A bien plus de poids, Qu'une promesse aride. Dispersez mes ondes, Au lendemain du monde. Linceul ment, La mort n'a rien d'élégant, Mais l'existence éprouvante, Épouvante. Nous chantons l'ivresse, Miroir du flacon, Sans croire à l'aube chatoyante, Un mensonge qui brûle les yeux. Ceux qui nient, tant pis pour eux, Croûte brûlée d'un automate. Adieu la vie, Adieu la mort, Adieu toutes les femmes, C'est bien fini, Et pour toujours, De cette guerre infâme. Pour toujours, on se revendiquera, Traîtres à la nation.

about

Recorded, mixed & mastered by Guillaume Doussaud at Swan Sound Studio, Normandy.
swansoundstudio.com
www.facebook.com/GuillaumeSwanSound

credits

released March 17, 2021

Graphic design by Camille Blanchemain.
camille(dot)blanchemain@gmail.com
www.behance.net/camilleblanchemain
www.instagram.com/blanche.main

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Tromblon Caen, France

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