Considère un instant la triste mine de nos lignes,
De nos silhouettes en bois de saule taillées à la serpe.
Tout ce temps passé,
À nager, dans la craie,
Sous ces oliviers, qui sentent l'échafaud,
La gorge nouée, dans un étau,
Le souffle coupé par la baïonnette Gilette.
Un galon d'or porté à la casquette,
Comme un trophée qui sent l'essence de fosse,
Le passeur reste synonyme de charogne,
Lorsqu'on est de la race des déshérités.
La plume s'élève et s'abat comme marteau,
Arquebuse silencieuse qui transperce les agglos,
Des sillons creusés à même la face,
Sous les fracture cutanées les passions s'effacent.
Danse comme le globe du bilboquet du diable,
À se jeter, se rejeter dans la mêlée.
Quitte à supporter le burin des trépanés,
Mieux vaut passer commande au comptoir Lazare.
On peut bien aboyer à s'en décrocher la mâchoire,
Le grand rouleau n'en finira jamais de distribuer,
Des éclats d'injustice à trancher la jugulaire,
Nos vieux os finiront en poussière.
On crève d’espérer jour après jour,
On crève d’espérer cousine morphine,
On crève d’espérer le repas des vautours,
On crève, on crève, on crève...