Par dessus les ondes d'un vieux phonographe,
Nous chanterons la gifle et le coup de poing,
L'insomnie fiévreuse qui crépite au coin des flammes.
Poursuivre ce cheval qui court sur la mitraille,
Les belles idées qui tuent,
Engendrent la menace qui file au gré des rails,
Le soleil serti de plomb,
Leur peur ressentie au front,
La gueule ouverte, remplie de rien,
Les jambes inertes, pauvre vaurien.
Si on avale la poudre pour cracher la poussière,
Dégueule l'asphalte pendant qu'un tiers enrage,
Notre nom finira enterré en bas de page,
De l'encre baveuse en guise de crache-misère.
Nous pleurons le sang qui tache leurs mains,
Pendant qu'ils festoieront comme des gredins.
Tout vœu s'exprime en temps de guerre par un salut militaire.
Toutes nos prières s'exercent par terre, entre le sang et la chair.