J'abdique mes illusions sur le sein de la République,
Les jambes n'avancent plus, quand la tête n'est plus là.
Ne reste plus qu'à compter les gouttes.
Au pire, à ce qu'on dit : « une guerre ça purifie ».
Si besoin, nous serons les fusillés pour l'exemple.
Quand j'embrasserai Rosalie, pour la dernière fois,
Ma mine enfin désarmée provoquera des jaloux.
Allons à l'étripade, trouvons le sens du sacrifice,
Après tout, solitaire, on crève dans l'indifférence,
Mais gardons en têtes qu’il y a moins de chefs que d’esclaves.
Guerre à la guerre, à bas la vie ! Nous, pauvres enfants de mutins.
La drache comme seul abreuvoir,
Percutés, le coma dans la mâchoire.
Les fusils pointés en faisceaux, à vomir la rata.
Pas une once de pitié à l'égard de la crainte,
Nos complaintes retentissent, résonnent sous nos bardas.
Si parler c'est exagérer, quelle armée avons-nous ?
Une nuit sans étoiles, un brouillard opaque à rendre plus sombre.
Nos trombines criblées.